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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 21:18

Interview Anne-Lise Collet, d’Alternative Carbone

Anne-Lise Collet : « L’idéal est que le projet émane des parents. Mais sans la mairie, on ne peut rien faire ». Photo DNA

Anne-Lise Collet : « L’idéal est que le projet émane des parents. Mais sans la mairie, on ne peut rien faire ». Photo DNA

Anne-Lise Collet, à l’initiative du Pédibus de Rosheim, a collecté un grand nombre d’informations auprès des différents acteurs de ces caravanes d’enfants. Elle en a réalisé un guide méthodologique.

Dans quel contexte avez-vous rédigé ce guide et quel est son objectif ?

Je l’ai réalisé dans le cadre de mon travail auprès de l’entreprise Alternative Carbone, où je m’occupe des déplacements. J’accompagne aussi le Pays Bruche Mossig Piémont dans son plan climat. Enfin, je suis à l’initiative, avec une autre maman d’élève, du pédibus - ou plutôt du vélobus - de Rosheim, créée il y a quatre ans. L’idée de ce guide est de recenser tout ce qui existe sur le territoire, de rassembler les expériences. Une fois par an, on se retrouve avec les acteurs des différents pédibus pour faire le point.

Quelles sont les bases indispensables à la mise en place d’un pédibus solide et pérenne ?

Il n’y a pas de recette miracle. La base, c’est l’implication de trois types d’acteurs : les parents d’élèves, les représentants de la mairie, et ceux de l’école.

L’idéal est que le projet émane des parents. Mais sans la mairie, on ne peut rien faire. Le rôle des enseignants peut être d’intégrer cela dans leur projet pédagogique, ça peut être une façon de toucher les parents par le biais des enfants.

Quels sont les pièges à éviter ?

Au début, à Rosheim, nous avons voulu aller trop vite, mettre en place beaucoup de lignes, tout piloter. L’important est de savoir déléguer. Ensuite, nous avons mal communiqué : les parents se sentaient obligés d’y participer tous les jours, ça leur a fait peur.

Certains pédibus, à l’image de celui de Wasselonne, se sont interrompus, faute de bénévoles. Comment motiver les troupes ?

On ne peut pas parler d’un échec, car d’une année à l’autre, les élèves changent, les parents aussi. Donc tout le travail est à refaire. Un pédibus n’est jamais acquis.

Ce qu’il faut faire comprendre aux parents, c’est ce que n’est pas une perte de temps. Chacun accompagne les enfants environ une fois par semaine et cela n’est pas forcément plus long qu’un trajet en voiture.

Les habitudes reviennent vite, surtout en hiver

Nous faisons aussi régulièrement des actions comme les journées sans voiture, ou des petites animations, pour maintenir l’attention. Il faut communiquer régulièrement, car les habitudes reviennent vite, surtout en hiver, où il peut être tentant de prendre sa voiture.

Nous ne voulons surtout pas exclure les enfants qui n’y participent pas. L’objectif n’est pas d’arriver à zéro voiture. Certains parents ne peuvent pas faire autrement et pour eux, le pédibus amène aussi plus de fluidité, de places de stationnement.

Ce système pourrait-il avoir un équivalent au collège ?

Oui, d’ailleurs cela va se mettre en place prochainement à Rosheim. Un questionnaire sera remis aux parents, aux élèves et à l’équipe pédagogique. On remarque que de nombreux parents s’opposent à ce que leur enfant viennent à vélo car ils ne veulent pas qu’il soit mouillé, ou qu’il se fatigue… Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut pas trouve des excuses…

Le guide peut être téléchargé sur www.pays-bmp.fr, rubrique plan climat énergie.

par Propos recueillis par Fanny Holveck, publié le 21/10/2012 à 05:00

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